Nains mode d’emploi, 2000.
Catherine Baÿ utilise la vitrine comme une loupe, comme un présentoir d’étude comportementale, un miroir reflétant une parabole du spectacle télévisuel et médiatique face à notre regard de passant/spectateur. Les sujets observés ici sont de vrais faux nains, d’une cruelle mignardise, qui exultent dans un duel dont ils ont eux-mêmes fixé les règles et où les coups portés révelent un sadisme minutieux.
« Tout placides qu’ils semblent être (…) ces hypocrites satires n’attendent qu’une occasion pour violer Blanche-Neige, se masturber à l’ombre whislérienne des fougères synthétiques, pisser sur les nains infidèles et roter dans les étoiles. »
J-Y Jouannais.
Le ressort essentiel de ce spectacle repose sur les vertues de son dispositif spatial. Les quatre nains sont des points cardinaux ou des pôles entre lesquels vont se développer en tout sens des trajets, des trajectoires, des transports, des transferts, un dialogue, voire une dialectique gestuelle. C’est par cela que C.Baÿ se rappelle à nous comme chorégraphe : entre stase ou l’extase du début et l’épuisement immobile de la fin, toutes les possibilités spatiales d’échange (gauche / droite, avant / arrière, haut / bas, diagonal), de tensions, de croisements entre ces quatre points , auront été décrites et dessinées par les nains. Et par ce ballet géométrique, nous sommes initiés à l’espace traversé par les trajets des corps, des gestes, et du regard comme geste.
Interprétation : Jean-Louis Berdat, Béatrice Chéramy.
Scénographie : Roël Stassart.
Costume : Louise Legausey.
Image : Olivier Roset.
Son : Julien Gautier.
Production : association du 41.
Diffusion :
-Festival nouvelle scène, Galerie Lafayette, 2000.
-Window, Paris, 2000.
-Festival Mars Attaque ! , Le Carreau, Forbach, 2001.
-Art et vitrine, Rougier et plé, Paris, 2002.
-Festival Bellone Brigittines, Bruxelles, 2002.
